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APPEL A CONTRIBUTION POUR LE SECOND ISA FORUM OF SOCIOLOGY

Vous trouverez sur le site du “Second ISA Forum of Sociology” l’appel à soumission pour le groupe thématique en sociologie visuelle (“Visual Sociology). Le colloque se tiendra à Buenos-Aires (Argentine) du 1er au 4 août 2012

Thematic group on visual sociology

La date limite pour soumettre un résumé a été fixée au 15 décembre 2012

Voici le premier paragraphe de l’appel à soumission:

“The Visual Sociology Thematic Group TG05 will hold its mid-term conference in ISA`s Forum on Social Justice and Democratization, 1-4 August 2012, in Buenos Aires, Argentina and will focus its sessions on Visual Activism and Social Justice.
In our sessions, we would like to both create the opportunity for a sociological discussion of the meaning of Visual Activism and Social Justice, and at the same time endeavor to democratize the ways our knowledge and practices are produced and shared. Following the general instructions below please find the descriptions of the 9 sessions to be held by the Visual Sociology Thematic Group”.

UNE CARTOGRAPHIE DES COMMUNAUTÉS ÉVANGÉLIQUES MONTRÉALAISES

Dans le cadre des activités de la Chaire, Frédéric Dejean, géographe et chercheur post-doctoral, poursuit une réflexion sur les dimensions géographiques des groupes religieux minoritaires dans la métropole montréalaise. Il s’intéresse plus particulièrement aux Églises évangéliques qui restent encore peu connues du grand public, alors même qu’elles occupent une place essentielle dans les mutations récentes du paysage religieux montréalais.

La carte ci-contre peut être visualisée en grand format en cliquant  ici.

Elle a été réalisée à partir des informations proposées par l’annuaire de l’association montréalaise Direction Chrétienne, auxquelles ont été ajoutées des observations de terrain. En tout, ce sont près de 500 communautés évangéliques, toutes tendances confondues, qui ont été recensées dans un périmètre comprenant l’île de Montréal, l’île de Laval, Longueuil et Brossard. La carte montre des espaces de concentration des communautés évangéliques, notamment dans les arrondissements de Rosemont et de Villeray/Saint-Michel/Parc Extension. Au contraire, des vides ressortent très nettement, par exemple sur la partie occidentale de l’île de Montréal. Ces phénomènes de concentrations et de vides  ne sauraient s’expliquer uniquement du fait de la densité de la population: en effets, certaines municipalités fortement urbanisées – dans l’ouest de l’île de Montréal par exemple – ne comptent pas ou peu de communautés évangéliques. Par ailleurs, fidèles à la tradition protestante, ces Églises ne sont pas constituées sur la base de territoires de proximité (contrairement aux paroisses catholiques), mais sur selon une logique d’affinités électives, de sorte que les membres d’une communauté n’hésiteront pas à parcourir plusieurs kilomètres en voiture ou en transport en commun pour se rendre au culte le dimanche.

Trois facteurs explicatifs peuvent être ici rapidement évoqués :

–         L’accessibilité : pour parler le vocabulaire de la géographie des réseaux, c’est avant tout la connexité d’un lieu qui importe, c’est-à-dire sa propension à être facilement connecté à d’autres lieux. En contexte urbain, ce sont les réseaux de transport qui sont déterminants pour établir la connexité d’un lieu. Ce souci de l’accessibilité explique que l’on observe une forte concentration d’Églises autour du croisement de l’autoroute métropolitaine et du boulevard Saint-Michel. Les pasteurs interrogés rappellent ainsi la proximité de l’autoroute et du métro, ainsi que la présence de lignes de bus importantes.

–         Les contraintes du zonage : l’urbanisme municipal québécois est organisé selon une logique de « zonage » : chaque municipalité est ainsi découpée en grandes zones de dans lesquelles sont acceptées ou non les différentes activités et fonctions urbaines (résidentiel, commercial, institutionnel, industriel…). Depuis le début des années 2000 – et avec des nuances selon les arrondissements – les lieux de culte sont acceptés de plein droit dans certaines zones de petits et moyens commerces. Concrètement, si vous êtes pasteur et que vous souhaitez ouvrir un lieu de culte dans un local, vous devez vous assurer auprès des services de l’urbanisme de la municipalité ou de l’arrondissement que le local convoité répond bien aux exigences du zonage en matière de lieux de culte.

–         Les surfaces disponibles : les Églises les plus récentes ont été sont principalement créées par des populations issues de l’immigration récente (haïtienne, africaine, latino-américaine…). Les lieux de culte sont, à de rares exceptions près, installés dans des bâtiments existants : des anciens ateliers, des places commerciales, des bureaux ou des entrepôts. Cela signifie que les groupes religieux sont tributaires des locaux disponibles, situés dans des zones qui satisfont les impératifs du zonage. La concentration d’Églises sur la rue Papineau s’explique ainsi par les nombreuses fermetures de places commerciales au cours des années 1990 et au début des années 2000. Des Églises ont ainsi réinvesti ces lieux laissés vacants.

 

 

Le mardi 22 novembre 2011, à 10h00, aura lieu la première séance d’un séminaire interdisciplinaire consacré à la notion de justice spatiale. Il est organisé conjointement par la Chaire de recherche du Canada en étude du pluralisme religieux et de l’ethnicité,  le Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal (CREUM), et le  CEETUM (axe 4 de recherche: “Pluralités religieuses et dynamiques sociales”).

Ce séminaire aura pour point de départ l’ouvrage du géographe américain Edward Soja, Seeking Spatial Justice, paru en 2010.

La séance se déroulera dans les locaux du CREUM au 2910 boulevard Edouard Montpetit (Métro Université de Montréal), au 3ème étage.

Vous trouverez ci-dessous un le texte de présentation du séminaire. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Frédéric Dejean (frederic.dejean[@]umontreal.ca).

 

Eléments théoriques

Le séminaire porte sur le travail du géographe américain Edward Soja et plus particulièrement sur son dernier ouvrage publié en 2009 : Seeking Spatial Justice (SSJ). Comme l’indique le titre, la notion centrale de l’ouvrage est celle de « justice spatiale » (JS) proposée par Soja en 2000 dans le dernier chapitre de Postmetropolis. SSJ est l’occasion de revenir sur la genèse de cette notion et sur ses champs d’application, au moment même où elle rencontre un certain succès chez les géographes anglo-saxons, mais également français[1], et constitue le point nodal d’une approche engagée de la discipline. Afin de bien en saisir les enjeux, il est utile de préciser que la JS ne saurait se limiter à une spatialisation de la justice sociale, c’est-à-dire la seule affirmation du caractère éminemment géographique de toute activité sociale. Si elle n’était que cela, la JS ne présenterait que peu d’intérêts, et il serait difficile de comprendre l’ensemble des investigations théoriques auxquelles elle a donné lieu.

Comprendre ce qu’est la JS exige d’effectuer un détour par ce que les géographes désignent comme le « tournant spatial » au sein des sciences humaines et sociales. Edward Soja n’a d’ailleurs eu de cesse au cours de sa carrière de rappeler la nécessité de ce « tournant » (Soja, 1980 et 2009), non par opportunisme disciplinaire, mais davantage parce que la dimension spatiale de l’humain reste selon lui un impensé, et que nombre d’enjeux contemporains doivent être analysés par le prisme géographique (le réchauffement climatique et les débats autour du développement durable en constituent de bons exemples). Les tenants du « tournant spatial » rappellent que l’espace ne constitue pas uniquement une scène passive sur laquelle se déroulent des activités sociales. Au contraire, l’espace agit sur la société. Ainsi, lorsque Soja parle de « dialectique socio-spatiale » (Soja, 1980) il insiste sur cette relation à double sens entre le social et le spatial. Sur ce point, Soja s’inscrit dans le sillage d’un Henri Lefèbvre qui, dans une approche marxiste, affirmait que si le capitalisme avait produit des espaces spécifiques (la ville industrielle et son organisation fonctionnelle), ces espaces, en retour, permettaient au capitalisme de se maintenir dans le temps et de se reproduire[2].

Qu’en est-il de la JS ? Dès l’introduction de SSJ, Soja souligne que la géographie de la justice « is an integral and formative component of justice itself, a vital part of how justice and injustice are socially constructed and evolve over time (p. 1)». Il existe ainsi selon lui des « consequential geographies » de la justice, de sorte que ces « consequential geographies are not just the outcome of social and political processes, they are also a dynamic force affecting these processes[3] in significant ways (p. 2) ». Cette remarque fait directement écho à la notion de dialectique socio-spatiale et permet d’asseoir solidement la réflexion sur la JS qui reste trop souvent mal comprise ou simplement limitée à une approche descriptive des expressions géographiques de la justice sociale.

Objectifs du séminaire

L’ouvrage de Soja se prête bien à l’exercice du séminaire dans la mesure où il se présente comme un « livre carrefour » qui convoque des auteurs venus de différentes disciplines. Soja s’appuie aussi bien sur des philosophes comme John Rawls ou Iris Marion Young que sur des penseurs de l’espace comme Henri Lefèbvre et David Harvey. C’est précisément parce que Soja situe sa démarche à la croisée de la géographie et d’une approche philosophique de la justice, que le séminaire souhaite réunir des géographes et des philosophes afin de voir dans quelle mesure cette confrontation disciplinaire alimente leurs réflexions respectives.

Le second objectif du séminaire se situe autour d’un « objet géographique » particulier, la ville, qui constitue un excellent « lieu commun » pour les géographes et les philosophes. Si la géographie urbaine est aujourd’hui une branche incontournable, en particulier parce qu’elle reflète les évolutions récentes des sociétés occidentales urbanisées, il en va de même pour la philosophie de la ville, notamment pour des questionnements gravitant autour d’une « philosophie politique de la ville » (Turmel, 2003 ; Weinstock, 2009). Dans SSJ, Soja rappelle en quelques mots que l’expérience de la démocratie athénienne est inséparable du cadre urbain qui est autant l’espace au sein duquel elle se déploie que le produit du jeu démocratique (p. 74-75). Il s’agira donc pour nous de voir comment les géographes se sont appropriés les travaux de la philosophie politique récente et ont ainsi effectué un tournant éthique. Et réciproquement, qu’est-ce que la géographie peut apprendre aux philosophes et aux éthiciens réfléchissant à une philosophie politique de la ville ?

En dernière instance, le texte de Soja ne se situe pas uniquement sur un plan théorique, mais opère un déplacement sur le terrain pratique. Ce faisant, Soja rappelle que l’ensemble de sa réflexion depuis le début des années 1980 s’inscrit dans une démarche critique, c’est-à-dire la volonté de faire de la recherche une réponse aux « pathologies du social » (Honneth, 2006). Les chapitres 4 (« Seeking spatial justice in Los Angeles ») et 5 (« Translating theory into practice : urban planning at UCLA ») de SSJ confrontent ce qui précède aux conditions de possibilité de la JS dans le contexte d’une ville emblématique, à savoir Los-Angeles. L’originalité de cette mise en pratique décrite par Soja est d’exhorter les chercheurs à être des acteurs impliqués localement dans l’actualisation de la JS. Nous serons ainsi conduits à nous poser deux questions : comment s’effectue le passage d’une JS théorique à une JS en prise avec le réel ? Et ensuite, quelle place occupe les chercheurs et les universitaires dans ce travail de mise en pratique ?

Références

Honneth, Axel (2006) La Société du mépris. Vers une nouvelle théorie critique, Paris : La Découverte.

Lefèbvre, Henri (1991) La Production de l’espace, Paris : Anthropos.

Soja, Edward W. (1980) « The socio-spatial dialectic », Annals of the Association of American Geographers, vol. 70, N°2, p. 207-225.

Soja, Edward W. (2000) Postmetropolis. Critical Studies of Cities and Regions, Oxford & Malden : Blackwell.

Soja, Edward W. (2009) « Taking space personally », in Barney Warf et Santa Arias, The Spatial Turn. Interdisciplinary perspectives, New-York : Routledge, p. 11-35.

Turmel, Patrick (2003), Un cadre conceptuel pour une philosophie politique de la ville ?, Mémoire de maîtrise, Département de philosophie, Université de Montréal.

Weinstock, Daniel (2009), « Pour une philosophie politique de la ville », Rue Descartes, N°63, p. 63-71.

 


[1] En septembre 2009, des géographes de l’Université de Paris Ouest-Nanterre La Défense lançait la revue électronique Justice Spatiale Spatial Justice. www.jssj.org.

[2] « Qu’est-ce qu’une idéologie sans un espace auquel elle se réfère, qu’elle décrit, dont elle utilise le vocabulaire et les connexions, dont elle contient le code ? (…) Plus généralement, ce qu’on appelle idéologie, n’acquiert de consistance qu’en intervenant dans l’espace social, dans sa production, pour y prendre corps » (Lefèbvre, 1991 : 55) ».

[3] C’est nous qui soulignons.

 

Drama Queen/Malika – vendredi 30 septembre 2011 – Atelier 7 (Le 104, 5 rue Curial 75019)

Une réflexion engagée par Valérie Amiraux (Université de Montréal) et Nacira Guénif (Université Paris-Nord 13).

Cette rencontre rassemble chercheur(se)s et artistes engagé(e)s dans L’exploration des cultures visuelles qui permettent de renouveler l’approche de l’altérité en temps de visibilité contrainte dans les espaces publics européens, nord-américains et autres.

Le croisement d’une lecture en sciences sociales et de l’exploration artistique permettra de dépasser la saturation idéologique des débats engagés sur les régimes de visibilité édictée qui contribuent à faire circuler des normes invisibles de conduites à tenir/gouvernements des corps dans les sociétés dites démocratiques. En invitant à embrasser la pluralité des tons qui composent les cultures visuelles sur la question de la dramatisation des formes de visibilité (mode, art contemporain, internet, scènes musicales, spectacles humoristiques, expérimentations théâtrales, publicité, etc.), nous souhaitons réfléchir à l’interaction entre ces manières de voir et ces discours alternatifs.

Posant leur regard sur les mêmes acteurs de scènes publiques contraintes, artistes et chercheurs travaillent en effet dans la contiguïté : comment contribuent-ils à dessiner les scènes sur lesquelles se jouent les drames produits par la visibilité contrainte ? Quelles propositions font-ils pour lire l’intimité, le choix, l’autonomie des sujets ? Si tragédie et drame (dont la controverse sur la burqa n’est que la forme maximalisée) semblent se fondre dans les termes qui construisent les débats publics, que font rire et humour à cette question et à ceux-celles qui en débattent ?

Affiche en format pdf

Présentation de l’événement en anglais